lundi 9 septembre 2013

Brazil 9/14. Praia do Pesqueiro








Aujourd’hui, le carnet noir s’est ouvert de lui-même en son centre.

L’homme s’y est trouvé happé sans qu’il s’y attende, projeté malgré 
lui dans un nouveau lieu où passé et présent, mémoire et existence, 
se rejoignent à nouveau.
Quelques minutes passent. L’homme met du temps à se relever. 
Il parvient cependant à le faire et observe les alentours. Il est debout, 
au centre d’une place étonnante. Autour de lui se dressent des 
maisons aux motifs et couleurs incroyables, rompant avec la 
monotonie jaunâtre du papier-paysage.

Au départ, aucun son ne résonne entre les rues laissées vides par le 
dessin et subitement, un fracas se fait entendre, sec et puissant, dans 
les oreilles de l’homme. Quelques instants passent, silencieux 
à nouveau. L’homme s’inquiète.

Soudain, les rues s’animent d’un brouhaha joyeux et incessant. 
Les artères du village se remplissent de gens au visage rayonnant, 
criant, riant et dansant, la mine euphorique autour de l’homme. 
Ils l’incitent à les rejoindre. L’homme hésite, il ne trouve plus ses 
guides et est récalcitrant à l’idée de suivre des inconnus à nouveau. 
Il se rappelle alors, que ses guides n’étaient au départ que des étrangers 
parmi tant d’autres avant de devenir ses amis.
Soit. Il est temps de vivre ce voyage pleinement, plutôt que d’y 
assister en tant que simple spectateur passif.

C’est alors, qu’il s’abandonne au rythme de la vie endiablée de ce 
village si extatique. Il ne sait pas s’il pourra revenir identique de 
ce voyage au sein d’une humanité nouvelle, mais la question ne 
l’importe pas encore. Pour l’instant, il doit vivre. 
Vivre et cesser de voir.




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